Les
années 70 :
Tout commence en Californie dans les années 70. Le début
des années 70 constitue le stade préliminaire de la grande
épopée du skateboard. A l'époque, les styles sont
loin d'être figés et définis : l'aspect vestimentaire
et le matériel importent peu. Les skateurs tentent de trouver
une image adaptée à leur nouvelle discipline. La grande
majorité des riders est alors "fun", culture très
proche du surf, aujourd'hui légèrement démodée.
Les vêtements étaient près du corps : shorts de
foot sous vide, petits T-shirts fluos et Converse All Star aux tons
parfois étonnants. Tout bon surfeur du macadam se devait de porter
des protections (coudières, genouillères, casque, gants...),
qui avaient des couleurs qui flashent.Donc, les skateurs des années
70 ressemblaient plus à des clowns qu'à des sportifs.
Le matériel lui aussi était expérimental. Il y
avait beaucoup de fabrications artisanales, ce qui a donné naissance
à des planches à 4 trucks (appelées "8 roues"),
du grip très épais (nommé "pizza"), des
boards en fer, des trucks à suspension et autres inventions en
tous genres. Les figures étaient peu développées,
par exemple le ollie n'est apparuque dans les années 80 pour
rester un trick mythique un bon bout de temps. Les lieux d'entraînement
se limitent aux pools (piscines en béton) et aux grandes rampes,
le tout en freestyle. Les riders étaient loin de réaliser
des exploits techniques notamment question hauteur.
Les années 80 :
Dans les années 80, un style plus hardcore s'impose. C'est l'émergence
du street skating et d'une industrie dédiée à la
planche à roulettes. Des marques telles que Powell, Santa Cruz
ou Airwalk déboulent pour contribuer à l'essor de la discipline.
C'est vers 1986-87 que tout commence : les tricks prennent de l'ampleur
et le style se radicalise. Deux catégories de skateurs cohabitent
: les "fun skateurs" dont les vêtements se sont élargies
(chaussures rouge, petits lézards fluos comme motifs, bandeaux
dans les cheveux et autres attributs rappelant les années 70),
et un groupe habillé pratiquement de façon identique et
qui écoute du hardrock, boit de la bière. Ce sont eux
qui vont porter le phénomène "trasher" à
son apogée. La révolution est donc amorcée et enterre
définitivement les "Flash/Fluo/Fun" qui commence à
avoir honte de leur look. Les protections sont définitivement
supprimées, on préfère les croûtes et le
sang qui collent et on porte les cheveux longs et gras. La garde-robe
se compose principalement de shorts cargo et de jeans délavés
accompagnés de quelques déchirures qui accentuent le côté
rebelle. Les tricks changent fondamentalement et on assiste à
une explosion du skate de rue. Les riders découvrent le formidable
potentiel, que peut offrir la ville : les marches, les gaps, les trottoirs,
les poubelles, les bornes d'incendie, ce qui élargit le panel
de tricks. La mode est aux ollies, boneless, no comply, weelings et
autres sauts en banks. Cette dépendance va se développer
jusqu'en 1990-91. Les skateurs se transforment en techniciens avec l'arrivée
des flips, late flips, late shovit, pressure flips, 3-6 flips et flipy
tricks. Le flat gagne du terrain et la mode thrasher rebelle s'estompe
peu à peu.
Les années 90 :
Entre 1992 et 1993, le milieu devient de plus en plus
restreint. La "big pants small whells" attitude (gros pantalons
et petites roues) se porte bien. Le critère de référence
est la technicité et les olds schools de la vague trasher sont
montrés du doigt : les moderns boys se moquent d'eux et leur
style est qualifié de bourrin. C'est une période clé
pour le skate. Les tricks sont exécutés en switch (tenter
un tricks avec le pied d'appel opposé), en ollie, à bas
de flips et de variations, le tout à ras du sol. Les pantalons
sont en couleur de caca d'oie et portésde manière très
larges et découpés en bas pour laisser apparaître
les chaussettes. Aux pieds, les Puma Clyde, les Adidas Gazelle ou les
Airwalk One tiennent le haut de l'affiche et les rollers qui revendiquent
l'originalité de leur baggies troués sont en retard de
3 ou 4 ans. Cette époque fut tellement excessive qu'une majorité
des pratiquants décident d'arrêter, car la technicité
ne laisse pas de place au plaisir du ride. Les roues étaient
devenues tellement petites qu'il devenait pratiquement impossible de
rider des surfaces un peu trop rugueuses. Un gros passage à vide
commence. Le skate flirte alors avec l'underground et se coupe du grand
public. Entre 93 et 96, une pénurie de riders se fait terriblement
resentir. Le cercle vicieux est en marche : moins de public, moins de
sponsors, moins d'événement donc moins de moyens. Durant
cette crise, certains olds schools créent leurs propres marques
dont l'esprit s'inspire du style hardcore, réactualisées
façon 1995. L'exécution des tricks changent fondamentalement
mais la technicité reste toujours présente. Les flips
sont fait de plus en plus haut et doivent être plaqués
en l'air. Les gaps, longtemps délaissés reviennent en
force. Désormais, on s'habille clean et hip-hop. La mode est
aux jeans baggies portés bas mais pas trop large. De plus l'intolérance
diminue : les olds schools sont respectés, le style East Coast
ayant remis à la mode les tricks tels que les wallies et les
bonelless. Pour la mode actuelle, il suffit de regarder les riders du
coin, ou de feuilleter des magazines spécialisés.
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